compositrice
sitariste

Anoushka Shankar

June 9, 1981 - Londres (Angleterre)

© Harper Smith / DG

Biographie

La joueuse de sitar et compositrice Anoushka Shankar apparaît aujourd’hui comme l’une des figures majeures des musiques du monde. Elle puise son inspiration dans la musique classique indienne à laquelle elle est profondément attachée. Ayant uniquement étudié avec son père, le légendaire Ravi Shankar, elle a désormais sa place parmi les plus grands représentants de cette tradition. Par ailleurs, elle s’est révélée en tant qu’artiste et compositrice en explorant un terrain fertile à la croisée des chemins entre la musique indienne et une variété de genres tels que la musique électronique, le jazz, le flamenco et la musique classique européenne.

Née le 9 juin 1981, Anoushka joue et étudie la sitar avec son père depuis l’âge de neuf ans. A l’âge de 13 ans, elle débute sa carrière d’artiste à New Delhi. La même année, Anoushka entre en studio pour la première fois pour enregistrer « Adarini » sur In Celebration, l’album de son père. Deux ans plus tard, elle fait ses débuts en tant que chef sur le disque de son père produit par George Harrison, Chants of India. Peu de temps après, elle signe un contrat d’enregistrement exclusif avec Angel/EMI, et à l’automne 1998, son premier album solo est encensé par les critiques. Anourag (2000), le deuxième album d’Anoushka, qui reprend la matière du précédent enregistrement en l’améliorant, est suivi par le Live au Carnegie Hall (2001), ce qui lui vaut sa première nomination aux Grammy Awards, faisant d’elle la plus jeune nominée dans la catégorie « Musiques du monde ».

Avec trois disques de sitar classique à son actif, elle a été de plus en plus sollicitée pour faire de la scène, et au cours de ces dernières années elle s’est fait connaître en tant que en tant que joueuse de sitar classique internationale, en jouant près de 80 concerts par an.

Un moment important de l’année 2002 est le Concert pour George, un hommage posthume au Royal Albert Hall de Londres, dans lequel elle dirige la nouvelle composition de son père, Arpan, qui intègre un solo de guitare d’Eric Clapton. Ce soir-là, Anoushka joue «The Inner Light » de George Harrison. Déployant ses ailes, elle en vient également à écrire à et jouer la comédie : en 2002, elle signe le livre Babi : The love of my life, un portrait intime retraçant la vie de son père ; en 2004, elle remporte le titre du Meilleur second rôle féminin au India’s National Film Award, pour son premier rôle dans Dance Like a Man, un long-métrage de Pamela Rooks. La même année, elle est sélectionnée parmi les « 20 Héros asiatiques » de l’édition Asie du Time magazine. Par la suite, elle devient la première ambassadrice indienne pour le programme alimentaire mondial des Nations Unies.

L’année 2005 est un tournant. Auparavant, Anouchka a enregistré et joué essentiellement en solo, interprétant la musique de son père. Alors qu’elle continue d’apprécier de jouer le répertoire indien classique et d’être en tournée avec son père (ce qu’elle fait depuis toujours), pour Rise, son quatrième album, elle compose, fait les arrangements et produit sa propre musique, accompagnée d’un ensemble de musiciens brillants et triés sur le volet. Elle est à présent suffisamment confiante pour élargir son répertoire : « Il s’agit du premier disque que j’ai composé et visualisé, il est donc normal qu’il soit plus représentatif des genres musicaux que j’ai écoutés dans ma vie personnelle. Avant, ils ont toujours ont été séparés de mon rôle de joueuse de sitar classique. Mais ils n’ont pas à être séparés. » En faisant fusionner l’Est et l’Ouest, en utilisant à la fois une instrumentation acoustique et électrique, l’album marque un nouveau départ pour Anoushka. Rise apporte à Anoushka une autre nomination aux Grammy Awards dans la catégorie du meilleur album de musiques du monde contemporaine. En février 2006, elle est la première Indienne à jouer aux Grammy Awards.

En 2007, Anoushka collabore avec Karsh Kale, producteur indo-américain, compositeur et multi-instrumentiste, pour l’album Breathing Under Water, qui présente une encore plus grande maîtrise dans la fusion entre la musique orientale et occidentale. L’album reçut un éloge unanime de la part des critiques et est lancé lors d’un concert devant un public de 14 000 personnes au Festival Stern Grove de 2007.

Aujourd’hui, basée à la fois à New Delhi, en Californie, et plus récemment à Londres, elle se consacre toujours à élargir ses horizons. Elle fait des apparitions sur des enregistrements d’autres artistes, dont Sting, Lenny Kravitz et Thievery Corporation. En parallèle, son projet avec des musiciens classiques orientaux l’amène à jouer en duo avec le violoniste très apprécié des critiques, Joshua Bell, au Festival de Verbier de 2007. Déjà 2000, elle accompagne à la sitar le violoncelliste Mstislav Rostropovich et le flûtiste Jean-Pierre Rampal, à la fois à la sitar et au piano, en 1998.

Anoushka raconte : « Je continue de voir tous les moyens de continuer à progresser et de garder l’esprit ouvert. J’adore pouvoir explorer toutes les pistes qu’offre la musique que ce soit en jouant avec mon père – ce qui l’expérience ultime de la musique classique – ou que ce soit en jouant avec une formation que présente ma vision de la musique d’une façon novatrice ou encore en collaborant avec des formations orchestrales. Je ne souhaite qu’une chose, c’est de pouvoir continuer à explorer toutes ces voies.».