Quatuor pour clarinette, violon, violoncelle et piano de Hindemith – Avec Alexander Fiterstein, Sean Lee, Nicholas Canellakis et Michael Brown

Paul Hindemith était un virtuose d’alto. S'il a composé certaines œuvres à scandale (comme l'Assassin et Sancta Susanna), il ne manquait pourtant pas de sérieux, contrairement à ce qu'on a souvent cru. Épris de technique contrapuntique, il cherche ses modèles chez Bach ou Haendel. On retiendra aussi son caractère ambitieux : comme son dernier opéra, L’Harmonie du monde, sa messe a capella se veut une « somme théologique ». Théoricien passionné, il expose dans un traité la nécessité d’une tonalité élargie dépassant le cadre de l’opposition majeur-mineur et ouvrant sur un ordre hiérarchique des intervalles. De là, des œuvres à caractère didactique avoué et les références explicites à l’histoire de la musique. Populaire en Allemagne mais peu connu en France, il est temps de rendre justice à cet héritier d’une grande tradition de Bach à Brahms, qui fut un « révolutionnaire du monde musical du XXe siècle » (Emmanuel Loubet).

Le quatuor pour clarinette, violon, violoncelle et piano est une œuvre majeure et d’une imposante envergure. Il est magnifiquement interprété par la Société de musique de chambre du Lincoln Center.