Mstislav Rostropovitch interprète Chostakovitch, Bach, Beethoven et Debussy
London Symphony Orchestra, Charles Groves (direction), Bruno Rigutto, Vasso Devetzi (piano)
Casting
Programme
De Bach à Chostakovitch, toutes les facettes du génie Rostropovitch.
« Étoile très lumineuse éclairant une galaxie de génies », comme le décrit son ancien élève le violoncelliste français Xavier Phillips, Mstislav Rostropovitch a illuminé le XXe siècle de son talent qui dépassait la seule maîtrise de son instrument.
Né à Bakou, en Azerbaïdjan, en 1927, sa mère lui enseigne le piano et son père le violoncelle. Au Conservatoire de Moscou, il étudie le piano, le violoncelle, la direction d'orchestre et la composition (il aura comme professeurs Chostakovitch et Prokofiev). Premier concert à quinze ans, Premier Prix au Concours Général de Moscou, lauréat des concours de Prague et Budapest de 1947 et 1949.
En 1955, il épouse Galina Vichnievskaia, soprano au Bolchoï. Devenu célèbre, il résiste au régime soviétique, prend fait et cause pour Soljenitsyne et subit maints tourments. En 1974, sa femme et lui sont autorisés à quitter l'URSS et débarquent à Paris.
Son nom est définitivement lié à l'histoire de la musique par le nombre incroyable d'œuvres qu'il a suscitées et créées, dont le Concerto n°1 pour violoncelle et orchestre écrit pour lui par Chostakovitch et que nous entendons dans ce film. Rostropovitch aura attendu de longues années avant que le compositeur ne fasse un geste créateur dans sa direction. Mais en 1959, en l'entendant dans la Symphonie Concertante de Prokofiev, Chostakovitch se décide et écrit à son intention ce Premier Concerto qui sera créé par Rostropovitch la même année.
Dans ce film, il apparaît d'abord en solo, en 1962, à la télévision française à Paris, où il interprète les deux bourrées de la Troisième Suite pour violoncelle seul de Bach : des œuvres qui accompagneront toute sa carrière et dont il enregistrera l'intégrale dans la Basilique de Vézelay. Puis, accompagné par Vasso Devetzi, nous le découvrons chambriste en 1970 à Paris dans une pièce rare : les Douze variations sur un thème de La Flûte enchantée de Mozart. Un an auparavant, en 1969, à Paris, en compagnie de Bruno Rigutto, il nous convie à une véritable re-création, celle du Nocturne et Scherzo pour violoncelle et piano de Claude Debussy, une page de jeunesse restée inédite en France jusqu'à cette première audition dans les studios de la télévision.
Enfin, le voilà concertiste dans le Premier Concerto pour violoncelle de Chostakovitch enregistré en 1961, pour la télévision britannique, avec le London Symphony Orchestra dirigé par Charles Groves : l'œuvre, taillée à la mesure des moyens fabuleux de son dédicataire, explose dès les premières mesures comme une vague immense qui emporte tout avec elle.