Le Safari Symphonique de Manu Dibango en direct à Paris

Né au pied du mont Cameroun, Manu Dibango a largement contribué à la popularisation de la musique africaine dans le monde, notamment grâce à l’incontournable, l’intemporel, le célébrissime morceau Soul Makossa. Tout d’abord sorti en face B sur le 45 tours de l’hymne de la 8ème Coupe d’Afrique des nations de football en 1972, son fantastique riff voyage dans le monde entier et Michael Jackson s’en inspire même pour composer Wanna Be Startin’ Somethin’, et Rihanna pour Don’t Stop The Music (le chanteur et saxophoniste n’est d’ailleurs crédité par aucun des deux artistes jusqu’à ce qu’il intente un procès qui sera largement médiatisé). Manu Dibango était un immense musicien, ainsi qu’un incorrigible optimiste qui n’a jamais étalé les détails de ces procès et a toujours souligné les événements incroyables qui ont germé dans le sillon de sa chanson.

La carrière de l’artiste a été nourrie par son expérience au Cameroun, mais aussi en France, pays où il s’est installé dans sa jeunesse pour étudier avant de s’établir à Paris où il a passé la majeure partie de sa vie. Ce fabuleux concert d’octobre 2019 au Grand Rex revêt un caractère spécial : Manu Dibango décédera quelques mois plus tard des suites de la Covid-19. Cette soirée célèbre les soixante ans de ce « safari symphonique » que constitue sa carrière, et s’avère être un magnifique adieu du musicien qui interprète un très bel échantillon de son gigantesque répertoire. On retrouve au programme Papa Groove, Douala Serenade et, bien sûr, Soul Makossa. Manu Dibango laisse derrière lui un héritage extraordinaire, d’une importance cruciale pour l’histoire de la musique africaine.