Aujourd’hui plus célèbre que son créateur, L'Apprenti Sorcier de Paul Dukas est un chef-d'œuvre incontournable qui allie magnifiquement la poésie de Goethe à l'innovation musicale. Créée en 1897, ce poème symphonique raconte l’histoire d’un apprenti sorcier qui, emporté par un excès de confiance, ensorcelle un balai pour accomplir une tâche à sa place. Cependant, l’expérience vire au désastre lorsque le jeune magicien, incapable de maîtriser son enchantement, se trouve dépassé par sa propre magie et provoque une inondation catastrophique dans la maison de son maître. Fidèle à la tradition du scherzo dit « beethovénien », Dukas dynamise l’intrigue avec des rythmes vifs, des fugatos envoûtants et une tension qui ne cesse de croître. Chaque thème musical, qu’il s’agisse du balai ou des émotions du jeune sorcier, s’entrelace pour offrir une aventure sonore palpitante. Devenue une référence mondiale du répertoire symphonique peu après sa création, L'Apprenti Sorcier a vu son succès renouvelé en 1940 grâce au studio Disney qui l’a immortalisée dans son film d'animation Fantasia, avec nul autre que le grand Mickey Mouse dans le rôle de l’apprenti sorcier !
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Le soir du 18 mai 1897, le chef d’orchestre et grand compositeur français Paul Dukas dirigeait l’Orchestre de la Société nationale de musique de Paris, pour ce qui fut la toute première représentation d’un futur monument du répertoire classique : L’Apprenti Sorcier. Inspiré de la ballade de Goethe, Der Zauberlehrling, publiée un siècle plus tôt, le poème symphonique de Dukas met en musique les déboires d’un apprenti sorcier un peu trop sûr de lui qui, en l’absence de son maître, se laisse déborder par son propre sortilège. Devant s’absenter un moment, ce dernier laisse à son jeune élève la charge de remplir un bassin d’eau à l’aide de seaux. L’apprenti, voulant à tout prix échapper à ses corvées, ensorcèle un balai pour qu’il fasse les allers-retours à sa place. Problème : il se rend compte trop tard qu’il ne connaît pas la formule pour l’arrêter ! Pris de panique et ne sachant plus quoi faire, il se saisit d’une hache et l’abat de toutes ses forces sur le balai. En deux coups nets, le voilà tranché en deux ! Mais c’est sans compter sur la puissance de l’enchantement, et bientôt ce n’est plus un, mais deux nouveaux laquais qui se mettent en branle pour poursuivre leur tâche. Au retour du maître, la maison est complètement inondée. Ce dernier ne manque pas de réprimander le jeune inconscient, après avoir pris grand soin de prononcer l’incantation pour désenchanter le balai. Grâce aux immenses talents d’orchestrateur de Dukas, L’Apprenti Sorcier connut un succès si rapide et fulgurant que toutes les plus grandes résidences d’orchestre s’empressèrent aussitôt de l’ajouter à leur répertoire. Succès qui fut plus tard ravivé par les travaux du studio Disney, qui fit de ce chef-d’œuvre l’élément central de son film d’animation Fantasia, avec nul autre que le grand Mickey Mouse dans le rôle de l’apprenti sorcier !
Laissez vous ensorceler par le scherzo le plus célèbre de l’histoire de la musique !
Sous-titré « scherzo symphonique d’après une ballade de Goethe », L'Apprenti sorcier de Paul Dukas joue avec les codes du scherzo « beethovénien ». Né en Italie au XVIIe siècle pour désigner des pièces légères et divertissantes, le terme scherzo, ou « plaisanterie » en français, évoque la vivacité, le dynamisme et l’aspect comique caractéristiques de ces compositions. Fidèle à cette tradition beethovénienne, Dukas construit son scherzo avec une grande rigueur. Dès le début et jusqu’à la résolution de l’intrigue, les thèmes se répondent et évoluent selon les événements et les réactions des personnages. Par exemple, le thème rythmé du balai se confronte à celui, plus passionné, du jeune magicien, de plus en plus submergé par ses émotions. Au cœur de cette construction, un principe de symétrie s’impose : l’incantation audacieuse de l’apprenti trouve sa résolution musicale dans celle du maître, ferme et majestueuse, rétablissant l’ordre après le chaos. Pour renforcer la cohérence narrative, Dukas utilise des staccatos rapides, ainsi que des fugatos — reprises successives d’un motif mélodique par différents instruments, créant ainsi un effet de poursuite. Dynamiques et vifs, ces fugatos accompagnent l’intrigue et prennent en intensité à mesure que l’eau inonde la maison du magicien. C’est ce contraste entre une structure narrative claire et une énergie débordante qui confère à cette épopée sonore toute sa fascinante singularité.
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