compositeur

Antonín Dvořák

8 septembre 1841 - Nelahozeves (République tchèque) — 1 mai 1904 - Prague (République tchèque)

Biographie

Introduction

Qui était Antonín Dvořák ?

« En vérité, je vous dis que la musique de l’avenir doit s’appuyer sur les mélodies du peuple » – Antonín Dvořák.

Figure prééminente du post-romantisme en musique, Dvořák est un compositeur clef du renouveau de l’utilisation des musiques populaires dans la tradition symphonique. Attaché aux traditions de sa Bohême natale, il fut le premier à intégrer avec un naturel désarmant les mélodies et rythmes du folklore slave dans son œuvre, jusqu’à influencer durablement le développement de la musique outre-Atlantique avec sa Symphonie « du Nouveau Monde ».

Son importance dans l’histoire de la musique classique

Immense mélodiste, arrangeur inspiré, Dvořák transforme et distord comme personne un matériel existant, s’empare des traditions orales pour les faire entrer en écho avec la culture symphoniste européenne, fait se côtoyer des mondes qui, avant lui, menaient des existences parallèles. Il donne ainsi naissance à un style à la fois lyrique, puissant et accessible, prescripteur pour la nouvelle génération de compositeurs américains.

Découvrir sa vie et son œuvre

Sa vie mouvementée prend des racines essentielles dans sa Bohême natale, avant de lui faire parcourir l’Europe puis prendre la mer vers les États-Unis, qui laisseront sur le compositeur une empreinte indélébile. Le retour en Bohême signe de nouvelles recherches stylistiques et une volonté de transmission auprès de ses élèves du conservatoire de Prague. Découvrez sur medici.tv l’œuvre emblématique de ce compositeur à la fois traditionnaliste et révolutionnaire, acclamé partout dans le monde mais toujours avide de simplicité et de solitude.

Biographie : d'une auberge de Bohême à l'Amérique

Naissance et enfance en Europe

Antonín Dvořák naît le 8 septembre 1841, dans un petit village de Bohême situé dans l’actuelle République tchèque : Nelahozeves. Son père, boucher, aubergiste et musicien amateur, veut en faire son successeur, mais le jeune homme est rapidement repéré pour ses talents musicaux. Il étudie la musique avec bien plus de passion qu’il n’apprend l’allemand et découvre notamment l’identité affirmée des chants folkloriques de sa région natale, encore épargnée par la germanisation croissante de cette partie de l’Empire. À l’âge de 15 ans, sur les conseils de ses professeurs, il part à Prague pour étudier l’orgue. Dvořák se produit dans les auberges et donne de petits cours de musique pour gagner sa vie, avant d’intégrer l’orchestre Prager Kapelle en tant qu’altiste. Il y joue sous la baguette de grands maitres comme Wagner ou Smetana. Ce dernier, qui l’estime et l’apprécie, lui ouvre les portes du milieu musical de la ville. Rattrapé par sa passion pour la composition, Dvořák profite de ces nouvelles opportunités pour troquer son habit de musicien contre celui de compositeur. Quelques premiers succès locaux, et notamment ses deux premières symphonies ainsi qu’Alfred, son premier opéra, lui permettent de se stabiliser et de fonder une famille. Dvořák et sa femme Anna ont neuf enfants.

Débuts de compositeur

Si, à ses débuts, Dvořák peine à se faire connaitre hors de Bohême, en 1874, son opéra Les Têtes dures lui apporte un premier grand succès public. Il obtient une bourse du gouvernement autrichien à la suite de la présentation de sa Symphonie n° 3 à un jury constitué de grands noms de la musique. À Vienne, il fait la connaissance de Johannes Brahms. Ce dernier, impressionné par son talent et son inventivité, lui présente son éditeur et le soutient dans le milieu musical viennois. Les œuvres de Dvořák se diffusent peu à peu jusqu’en Angleterre. Dvořák s’y rend régulièrement pour diriger les plus populaires d’entre elles, dont son Stabat Mater. Son succès parvient aux oreilles de Piotr Tchaïkovski lui-même, qui se mobilise pour permettre à Dvořák de réaliser une grande tournée russe. Ses Danses slaves (op. 46 et op. 72) sont un succès extraordinaire, en Europe comme en Russie, et propulsent Dvořák au rang de compositeur à suivre. Lui qui n’a jamais renié ses racines populaires devient alors l’ambassadeur d’une musique savante nourrie et enrichie de mélodies traditionnelles.

Départ pour les États-Unis

En 1892, Dvořák est appelé à New York pour diriger le Conservatoire national. Lorsqu'il pose le pied sur le sol américain, il y est accueilli en héros. Fasciné par les cultures musicales découvertes sur le nouveau continent, il écoute inlassablement les chants des Afro-Américains, s'imprègne des mélodies amérindiennes. Quelques mois plus tard, il compose une symphonie qui deviendra l'une des plus célèbres de l'histoire : la Symphonie « Du Nouveau Monde ». Elle dit son expérience de l’Amérique en même temps qu’elle est une révolution musicale à elle seule, par le syncrétisme qu’elle opère entre musique populaire, musique traditionnelle et musique savante.

En tant que professeur, Dvořák prêche ce syncrétisme avec ferveur auprès de jeunes artistes comme Gershwin et Copland. Il leur propose de chercher dans leur propre culture populaire les mélodies, les rythmes et les syncopes les plus à même de nourrir une écriture musicale renouvelée, rendue vivante par le remaniement des écritures du passé. En Amérique, il s’agit d’explorer les harmonies des negro spirituals. « L'avenir de la musique de ce pays doit se trouver dans ce qu'on appelle la musique nègre », déclare-t-il à la presse américaine.

Dernières années et héritage musical

De retour en Bohême en 1895, Dvořák retrouve son poste de professeur au conservatoire de Prague et se retire dans sa demeure sur les rives de la Moldau, cherchant la quiétude nécessaire à la composition de certaines de ses œuvres de musique de chambre les plus remarquables. C'est là qu'il achève son ultime opéra, Rusalka. Il s’attelle également à l’écriture de poèmes symphoniques avec L’Ondin, La Sorcière de midi et Le Rouet d’or, en y intégrant un procédé de narration parlée, désigné sous le terme d’« intonations », qui sera ultérieurement repris par Leoš Janáček.

À sa mort en 1904, il laisse derrière lui 189 œuvres musicales dont un magnifique Concerto pour violoncelle, des Danses slaves, de nombreuses symphonies dont sa Symphonie « du Nouveau Monde », un nombre conséquent de pièces de musique de chambre dont son fameux Quatuor « Américain », mais aussi pas moins de neuf opéras.

Les œuvres célèbres de Dvořák

La Symphonie « du Nouveau Monde »

Il n’est pas possible d’évoquer l’œuvre de Dvořák sans citer sa Symphonie « du Nouveau Monde ». Écrite en 1893, cette symphonie s’inspire des spirituals et des mélodies amérindiennes, capture l'essence du « Nouveau Monde » tout en gardant les accents slaves chers au compositeur. Elle est aujourd’hui l’une des œuvres les plus jouées en concert, mais aussi l’une des plus reprises dans la culture populaire.

Les Danses slaves

Parmi les œuvres qui ont valu à Dvořák une reconnaissance internationale, les Danses slaves occupent également une place de choix. Directement inspirées des rythmes traditionnels de Bohême, elles allient une grande variété de rythmes et de caractères à une puissance mélodique extraordinaire. Dans le catalogue medici.tv, vous pouvez notamment découvrir ses Danses slaves, op. 46 et ses Danses slaves, op. 72.

Le Concerto pour violoncelle

Son très fameux Concerto pour violoncelle, dont le lyrisme séduit toujours les plus grands violoncellistes de notre époque, cache un hommage discret à sa belle-sœur Josefa, dont Dvořák a été profondément amoureux dans sa jeunesse, en reprenant un thème qu’elle aimait chanter.

Autres œuvres

En musique de chambre, citons son Quatuor « Américain » écrit en 1893 lors de son séjour en Iowa, qui reflète l’influence des mélodies afro-américaines et amérindiennes sur son œuvre, tout en conservant une structure classique européenne. Dvořák, inspiré par les nouveaux horizons que lui offrait l’Amérique, l’a composé en 13 jours seulement ! Son trio « Dumky » en mi mineur, op. 90, composé en 1891, est une pièce particulièrement originale, non pas construite selon le formalisme classique mais autour de la dumka, une forme musicale slave alternant passages méditatifs et élans lyriques. Son œuvre comprend aussi plusieurs opéras, dont Rusalka, le plus célèbre grâce à l'inoubliable aria du « Chant à la lune ». Vous pouvez retrouver les plus belles œuvres de Dvořák et de ses compatriotes dans cette playliste dédiée à la musique tchèque.

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