Conversations avec Guennadi Rojdestvenski, de Bruno Monsaingeon
Un film dans une version inédite, enrichie des commentaires du réalisateur
Casting
Viktoria Postnikova
Programme
Bruno Monsaingeon consacre un film de quatre heures à Guennadi Rojdestvenski et donne naissance à l'un des documentaires les plus excitants produits cette année ! Devant la caméra du réalisateur, le grand chef d'orchestre de l'ère soviétique et de la Russie actuelle se livre sur son histoire.
Né à Moscou en 1931, Guennadi Rojdestvenski était un chef d'orchestre ô combien charismatique et talentueux. Il fit ses débuts en tant que chef d'orchestre à l'âge de 21 ans. Après avoir dirigé au Bolchoï, et après avoir pris la baguette face à l'Orchestre radiophonique de Moscou, il entama une carrière à l'international, dirigeant les plus grands orchestres de Stockholm, Vienne et Londres. Très impliqué dans la musique contemporaine, il était un proche des compositeurs Chostakovitch et Schnittke. Il rencontra brièvement Prokofiev peu avant la mort de ce dernier, et se fit par la suite le champion des dernières œuvres du compositeur, à titre posthume.
Les Conversations avec Guennadi Rojdestvenski ont été filmées par l'admirable réalisateur Bruno Monsaingeon. Ce dernier, violoniste de formation, a consacré une grande partie de sa vie à la réalisation de films sur les plus grands artistes de notre temps et du siècle passé : Yehudi Menuhin, Nadia Boulanger, Glenn Gould, Sviatoslav Richter, David Oistrakh et bien d'autres. Dans ses films, Monsaingeon s'intéresse aussi bien à la personne dissimulée derrière l'instrument, qu'à l'artiste lui-même. C'est pourquoi une atmosphère intime, chaleureuse et bienveillante s'en dégage si distinctement.
Ces conversations entre Rojdestvenski et Monsaingeon ont été filmées en 1999, 2002, 2003 et 2015 à Moscou, Nikolina-Gora et Paris. Rojdestvenski y revient sur son enfance, sa carrière musicale, son art aussi. Il raconte ce à quoi ressemblait le monde de la musique pendant l'ère soviétique dont il fut un témoin de premier plan. Au cours de la discussion, une atmosphère intime enveloppe les deux artistes alors que Rojdestvenski se confie de plus en plus librement. Monsaingeon s'intéresse d'ailleurs davantage à l'aspect personnel et biographique du discours de Rojdestvenski qu'à la grande Histoire.
Rojdestvenski était un personnage haut en couleur. Il tirait de chaque situation, aussi dramatique soit-elle, son caractère comique. Il portait un regard tout à fait personnel sur le système, clair et détaillé. Rojdestvenski était aussi un conteur né ; il relate ici de nombreuses anecdotes. Avec plein d'humour, le célèbre chef russe raconte ce que Nikolaï Sémionovitch Golovanov lui dit lorsqu'il intégra le Bolchoï en tant que chef stagiaire : « Voilà, on t'a pris, alors, au boulot ! Seulement, n'espère pas diriger ici... Il n'en sera jamais question... ». Rojdestvenski s'empressa alors de le détromper en devenant le chef d'orchestre principal du théâtre Bolshoï en 1965 et le Directeur Artistique Général du même théâtre en l'an 2000 !
Un film dans une version inédite, enrichie des commentaires du réalisateur.