Programme
Portrait d'un compositeur célèbre pour sa Danse du sabre mais en réalité méconnu, Aram Khachaturian.
Le film commence par la fin : les funérailles du héros, le compositeur Aram Khatchatourian, racontées par lui-même. Des funérailles grandioses en Arménie, à Erevan, en présence du soviet suprême au grand complet, qui effacent symboliquement les années où Khatchatourian a subi les menaces du régime soviétique. Longtemps bien vu par le régime, il sera désigné, en même temps que Prokofiev et Chostakovitch, comme un « compositeur anti-peuple » en 1948. Ce sera un choc terrible pour lui. En 1954, son ballet Spartacus marque la fin de son exclusion : sa musique est de nouveau jouée, et Staline est mort…
D'origine arménienne, le compositeur, né à Tbilissi en 1903, étudie au Conservatoire de Moscou. Il se consacre d'abord au violoncelle puis à la composition. De sa musique puisée aux racines du folklore arménien, naîtra un succès mondial tiré de son ballet Gayaneh, la "Danse du sabre". Mais Khatchatourian a aussi écrit de nombreuses œuvres, dont des symphonies, un concerto pour violon qui sera joué par David Oistrakh, une rhapsodie pour violoncelle créée par son ami Rostropovitch.
Basé sur les écrits du compositeur et émaillé des témoignages de Rostropovitch, de son fils Karen ou de Solomon Volkov, le film fait le portrait d'une figure méconnue, celle d'un compositeur célèbre pour une seule œuvre mais dont toute la vie a été guidée par la musique. Il nous plonge aussi dans les années sombres du stalinisme, où les artistes se cachaient derrière le masque de la loyauté soviétique. Avec un point d'interrogation, qui reste, éternel : était-ce vraiment un masque ?