Il re pastore de Mozart
Thomas Hengelbrock (mise en scène et direction) — Avec Kresimir Spicer (Alessandro), Annette Dasch (Aminta), Marlis Petersen (Elisa)...
Casting
Thomas Hengelbrock
Aniara Amos
Mirella Weingarten
Michael Veits
Jeannot Bessière
Annette Dasch
Marlis Petersen
Arpiné Rahdjian
Andreas Karasiak
Sebastian Hamann
Balthasar-Neumann-Orchestra
Thomas Hengelbrock
Programme
Préfigurant déjà ses opéras créés six ans plus tard : Idomeneo, re di creta, et encore plus La Clemenza di Tito, Mozart met en musique le livret de Métastase, qu’il découvre lors d’une représentation de la version de Giardini. Il se saisit du texte, en supprime l’un des actes pour n’en garder que deux d’environ une heure chacun, et y apporte quelques changements de son cru. Traitant du conflit éternel entre amour et devoir que les tragédies classiques aiment tant mettre en scène, Mozart offre à ses protagonistes un dénouement heureux et la monotonie édifiante du livret, propre à son époque, s’efface sous la fougue des compositions du jeune autrichien de 19 ans. Les airs sont légers, les voix virevoltent entre les notes et les instruments se prennent gaiement à la danse !
Qu'est-ce qu'un bon roi ? Comment doit-il se conduire ? Des questions qui ont longtemps passionné les penseurs les plus éclairés. Il re pastore y apporte une réponse à travers le personnage d’Aminta (Annette Dasch), jeune et légitime héritier de la ville de Sidon, devenu berger après en avoir été dépossédé par des usurpateurs. La pièce s’ouvre avec le personnage d’Alexandre le Grand (Kresimir Spicer), roi de Macédoine qui, après avoir conquis Sidon, souhaite rendre son trône à Aminta. Seule condition, le jeune pasteur doit épouser Tamiri (Arpiné Rahdjian), la fille de l’ancien Tyran. Aminta, déjà amoureux d’une jeune bergère nommée Elisa, choisit de renoncer au trône pour rester auprès de son aimée. L’Empereur, admirant sa décision, lui permet de reprendre sa couronne et d’épouser Elisa. À Tamiri, il offre un nouveau fiancé, son ami Agénor (Andreas Karasiak), et la promesse de gouverner le prochain royaume qu’il conquerra.
Simple et pourtant évocatrice, la mise en scène d’Aniara Amos est visuellement hypnotisante et la direction de Thomas Hengelbrock est magistrale. Les personnages semblent évoluer à l’intérieur d’un château de cartes, emprisonnés dans leurs dilemmes – un équilibre constamment menacé, qui contraste avec l’apparente insouciance évoquée par les cartes à jouer. Et pourtant, c’est bien dans la friction de ces deux univers que l’esprit éclatant de la musique de Mozart semble prendre tout son sens.